Ebénistes
L’ébéniste, un artisan à l’image bien trop souvent désuète attachée à l’imagerie du siècle dernier, représentant le travailleur à son établi, maniant d’archaïques outils voués à la fabrication d’un mobilier unique et coûteux.
Sans renier l’artisanat, son histoire ou bien même l’image de ce précieux art qu’est le mobilier d’ébénisterie, il serait nécessaire de faire un point sur ce qu’est devenu notre métier et quelles sont les voies à emprunter pour ne pas disparaître.
Même s'il n'est pas possible de savoir au juste le début de l'ébénisterie , car il ne reste aucun vestige ,l'art de l'ébénisterie prit naissance en Asie puis en Grèce et en Italie , puis ensuite par les conquêtes romaines .
Si on peut en juger par les belles mosaïques trouvées à Rome et ses environs , où ils excellaient avec le travail des lames d'or , d'argent et d'ivoire , on pense , qu'il y avait tout à croire , qu'il en était de même pour la marqueterie qui vient de la même technique .
A la chute de l'Empire romain, cet art, ainsi que tous les autres, fût oublié et a même presque disparu pendant des siècles.
C'est au 15ème siècle que Jean de Vérone, contemporain de Raphaël, remit cet art à l'honneur en inventant et renouvelant avec force l'art de l’ébénisterie. Cet art passa en France au temps de François 1er et des deux reines Catherine et Marie de Médicis.
Dans le 17ème siècle, on vit la perfection de l'ébénisterie au temps du ministère et sous la protection de Mr Colbert qui établit aux Gobelins une manufacture où il sortira une quantité de beaux ouvrages. Cet art de l'ébénisterie est la fabrication de meubles, de revêtements d'appartement et même de planchers d'ébéniste qui font et feront toujours l'admiration des connaisseurs, surtout ceux faits par Maître Boulle.
Les ouvrages d'ébéniste coutent cher, et passèrent de mode. C'est cela qui provoqua la fin du progrès ou le ralentissement de cet art avec seulement des petits meubles.
Il y a trois sortes d'ébénisteries : celle du placage aussi appelée menuiserie de placage ou marqueterie, celle qui se nomme Mosaïque ou peinture en bois et celle des ébénistes qui travaillent aussi d'autres matériaux que le bois précieux comme l’écaille, l'ivoire, les métaux, les pierres précieuses en les incrustant.
Le nom d’ébéniste provient du bois d’ébène qui sera utilisé à partir du XVIIe siècle pour au départ la fabrication des cabinets, l’ébène étant couteux et difficilement utilisable en massif à cause de sa densité et de son poids, il sera rapidement utilisé sous forme de feuilles plus ou moins épaisses qui seront collées sur un châssis de bois européen. Son utilisation trouvera rapidement son apogée sous Louis XIV avec les réalisations en marqueterie de l’ébéniste André Charles Boulle (10/11/1642 – 29/02/1732) puis dans une seconde période sous Napoléon III dans la seconde partie du XIXe siècle.
Tous les métiers de l’habitat, reflètent l’histoire sociale, les évolutions dans nos besoins quotidiens, notre façon de vivre en société ou en tant qu’individu. De nos jours, l’ébénisterie ne doit pas faire exception à ces règles. Bien qu’ayant changé de visage avec l’industrialisation, l’ébéniste ne se voit plus seulement restreint au mobilier d’art, il devient l’agenceur de vos boutiques ou de nos hôtels qu’ils soient palaces ou de proximité, le designer de mobilier aux services des fabricants de mobilier en série.
Grâce aux techniques contemporaines: l’informatique et les machines à commandes numériques lui ont permis de réduire les temps et les coûts de fabrication de sa production pour permettre d’élargir son panel de clientèle. L’ébéniste a toujours été un créateur, un chercheur, il a su utilisé par le passé et de nos jours encore, continue à utiliser toutes les découvertes de son temps, se tournant vers les nouveaux matériaux, les nouvelles techniques qu’il pourra utiliser pour concevoir de nouvelles façons de vivre nos intérieurs et de toujours trouver le meuble qui saura toucher notre amour du beau.
